Forum > L'arbre de Wanda la Pomme > fil de discussion

Sandy et Tristan attendirent.
Igor se releva prudemment. Il jeta ensuite un regard complice à ses comparses avant de s'essuyer la bouche d'un revers de bras. Puis il monta un plan.


[Interlude musicale : ]
" Goddess on the mountain top
Burning like a silver flame
The summit of beauty and love
And Venus was her name

She's got it
Yeah baby she's got it
I'm your Venus
I'm your fire
At your desire... "


Un des robots émit un petit claquement puis un vombrissement continu. Son système de refroidissement se mettait en marche. Tout était calme dans les sous-sols glauques. Aucun rat, aucune araignée n'était jamais passé là. Par contre, la poussière... Les femmes de ménage non plus n'étaient jamais passé. Depuis au moins deux ans. C'était presque dégoutant. Heureusement qu'il y a de gros courants d'air. Les couloirs larges sont éclairés par de grands soupirails d'où passent la lumière du jour.

[Interlude musical : ]
" I see you driving 'round town with the girl I love
And I'm like "forget you"
I guess the change in my pocket wasn't enough
I'm like "forget you" and forget her too
Say if I was richer I'd still be with ya
Huh now ain't that some shhhh
(Ain't that some shhh)
And although there's pain in my chest
I still wish you the best
With a "forget you"... "

Le commissariat de la mairie se situait vers l'extrémité de la ville qui s'étendait en directon du port. Quelques toises suffisaient à l'atteindre. Le port Obselia regorge de navires légers aux voiles vertes, et parfois rouges. Un policier était justement en train de rouvrir le garage des embarcations confisquées par la loi. Il lui fallait remettre à quai un bâteau de taille standard, 5 à 6 places, non équipé, appareillage de navigation aux normes, prêt à servir. Il avait une coque ovale, contenant assez d'espace pour une petite cabine, un mât court surmonté d'une voile verte au rebord jaune, un très gros gouvernail. Le policier monta à grand peine dans la grue et manoeuvra pour faire sortir le simili-voilier.

[Interlude musical : ]
" No no, no no, no no, no no, no no, no no there's no limit ! "


Sandy croqua dans une perle magique Barazen. Et un évènement magique imprévisible se produisit...


MisterZero

Toujours aussi génial, mais on voit que ton style évolue.
Je suis vraiment impatient de savoir quel plan tordu Igor nous a concocté !

Cela eut un résultat inespéré. Les barreaux de la cellule se transformèrent en lianes ! Le plafond se couvrit de feuilles ! Les murs furent envahis de plantes grimpantes ! Le banc se transforma en un gros champignon ! Pour s'évader d'une prison, on aurait franchement pas pu s'attendre à mieux...
Igor compta jusqu'à trois, et ils se jetèrent hors du cachot. Les robots réagirent, mais Sandy, inspirée, s'empara d'une liane solidement attachée pour plaquer le premier contre le mur, provoquant un court-circuit.
Le deuxième, éloigné, car ils couraient vers l'autre coté du couloir, les poursuivit en tirant sur eux avec la mitraillette intégrée. Tristan, qui tenait l'assiette immuable, frappa en son centre avec sa main ouverte. Le coup fut si fort que ses doigts brisèrent et traversèrent la porcelaine. Le bouclier enchanté s'ouvrit d'un coup. Tout en courant, il orienta le champ de force mauve derrière lui pour se protéger des balles. Igor et Sandy, devant lui, se dirigaient vers la sortie en essayant de se souvenir du trajet inverse. Ils retrouvèrent par chance le couloir où ils avaient déposé leurs armes et Sandy les attrapa au vol, mais au détour d'une intersection en T, arrivèrent très vite à un cul-de-sac.
" Demi-tour, vite !"
Ils passèrent dans l'angle de tir du robot, qui déchargea ses munitions sur eux. Igor fut touché au bras gauche. Au sommet d'un escalier, ils trouvèrent une porte et la forcèrent, mais le bouclier était trop grand pour ressortir. Tristan désserra la main et le laissa là pour bloquer le passage.
Enfin seuls, ils coururent le long d'un énième couloir dont la lumière s'accentuait à mesure qu'ils s'approchaient de la fin, et après débouchèrent dans une grande salle d'acceuil jaune, la porte de sortie était droit devant. Ils ralentirent. Au fond d'une loggia intérieure, le Dirigeant apparaissait cagoulé et accompagné des deux autres robots. Igor, Sandy et Tristan continuèrent d'avancer sans bruit pour ne pas être repérés. Malheureusement, le robot le plus perfectionné les détecta, se retourna et tira. Tristan arracha son grappin des bras de Sandy et fit tourner la chaîne si vite qu'il para tous les projectiles. Les éclats de balles fusèrent dans tous les sens, mais personne ne fut touché. Seule la porte en verre éclata, et les trois fuyards s'engouffèrent à l'extérieur. Le Dirigeant, dont le visage était toujours invisible, s'écria simplement :
" CAPTUREZ-LES !"


MisterZero

Mince, j'ai des épisodes en retard.

Vu du ciel, après quelques dernières maisons, il y a un chemin sinueux qui descend jusqu'au port Obselia, et le bâteau est déjà amarré. Trois bonhommes courent à perdre haleine dans cette direction, et deux robots mortels les poursuivent.
La caméra se rapproche. On peut voir clairement que les robots commencent à accélérer et à charger leurs armes de tir. Les trois bonhommes ont tout juste dépassé la frontière invisible du village et vont s'engager sur le sentier pentu. Soudain, le bonhomme de neige arrête le bonhomme de sable pour lui dire quelque chose. Le bonhomme de sable semble refuser. Le bonhomme de bois, ne se voyant pas suivi par ses camarades, s'arrête aussi et regarde en arrière. Le bonhomme de neige supplie le bonhomme de sable. La caméra arrive à leur niveau :

" Vite, Sandy ! Si on ne fait rien, ils nous suivront même sur la mer !
- Je ne vais pas gaspiller une autre perle juste pour eux ! Allez, cours !
- Sandy ! Cette perle est capable de les ratatiner !
- Ou d'empirer encore la situation !
- Essaye...
- BON, TRES BIEN ! "

La caméra recule et retourne dans le ciel. Le bonhomme de sable prend un petit objet, le met dans sa bouche et mâche. Aussitôt, il se passe quelque chose. Le sol tremble. Les robots s'arrêtent, étonnés. Le bonhomme de neige jette un oeil alentour, sans comprendre ce qu'il va arriver.
Et alors, un gigantesque cercle de lumière se forme, puis, dans un flash bleu, une grande muraille de fer et de pierre apparait, encerclant entièrement tout le village.
Chaque maison, chaque panneau, chaque édifice se retrouve protégé par un grand mur circulaire de 4 mètres de hauteur pour un bon mètre d'épaisseur. Excellente nouvelle : non seulement, maintenant, le village est en sécurité, mais de plus, les robots sont prisonniers...
Oui mais voilà, les deux bonshommes aussi.
A la vue de cette bourde, le bonhomme de sable est tout à coup extrèmement contrarié. De la bave sort à gros bouillons de sa bouche. Il donne un incroyable coup de pied aux fesses du bonhomme de neige, qui lui a donné cette stupide idée, puis recommence à courir parce que les robots ouvrent le feu sur eux. Le bonhomme de bois est de l'autre coté de la muraille, à l'extérieur. Il entend les coups de mitraillette, des bruits de pas fuyants, mais ne peut rien voir. Il angoisse... Le bonhomme de neige, qui court derrière le bonhomme de sable, laisse des bombes sur son passage, mais les robots, dont l'un roule sur lui-même et l'autre a un réacteur de vol, les évitent facilement. Le bonhomme de sable recherche désespérément une issue : il y a forcément une porte sur une muraille normale. A moins qu'elle ne soit pas normale, car elle a été créée par magie. Elle grimpe sur un tas de caisses pour se hisser sur les toits et voir d'en haut. Le bonhomme de neige préfère faire diversion et continue de courir dans la rue. Il se fait courser par le robot-boule, tandis que le bonhomme de sable est traqué par le robot-réacteur.
Elle aperçoit une beau portail de sortie. Juste à l'entrée du village, comme de par hasard... Le plus loin possible d'eux, comme de par hasard. Tout en sautant d'une maison à l'autre, elle indique au bonhomme de neige la direction à prendre, lequel bifurque violemment vers une rue perpendiculaire pour semer son assaillant métallique.

MisterZero

Je vous promet que je vais reprendre l'écriture bientôt... Je vous prie d'attendre quelques petits jours encore...

Génial !!!
Je craignais que tu aies abandonné.

Hélas ! Je ne peux plus abandonner, sinon j'aurai des remords toute ma vie... Je ne vous dirai pas tous les petits problèmes qui m'ont empêché d'écrire, car vous n'êtes pas concernés, mais il faut retenir une chose de tout ça : procrastiner, c'est le début de la déchéance.



" Monsieur Bigspanking, si les robots nous les ramènent un jour, pourrais-je savoir pourquoi vous aviez besoin des créatures vertes et visqueuses pour reconstruire un empire ?
- Docteur, mon plan est si génial que même toi tu ne pouvais le deviner. Je vais t'expliquer. Tu vois, pour reconquérir un pouvoir efficace, il faut de l'argent. Beaucoup d'argent. Comme nous sommes dans une contrée particulièrement isolée, la seule solution est de détenir tout l'argent de nos villageois, et de le faire circuler encore et encore entre lui et moi, mais de sorte que seul moi l'utilise réellement. Comment récolter cet argent sans que personne ne s'en doute ? Il faut les faire acheter. C'est là que tes merveilleux robots entrent en scène. Nous deux savons qu'ils ont été préparés pour vaincre les créatures vertes et visqueuses. Le jour précis où ces trois vauriens sont arrivés, j'avais planifié qu'ils éliminent les monstres devant tout le monde. Ainsi, ils auraient constaté que ces fruits de ton superbe cerveau sont le meilleur moyen de défendre leur foyer. Ils se l'arracheraient comme des petits pains, une fois mis en vente. Certains refuseraient peut-être d'en acheter, mais la peur provoquée par le possible retour des monstres les pousserait à bout ! Et en bonus, chaque robot livré serait équipé d'une caméra constamment relié à mon centre de surveillance, même lorsque le robot serait éteint, et je pourrais manipuler les foules grâce à tout ce que j'apprendrais sur eux !
- Certes, monsieur Albertz, mais vous oubliez quelques détails : les villageois sont trop peu nombreux pour que l'argent que vous vous imaginez puisse bâtir la métropôle dont vous rêvez, et je vous rappelle que nos quatre robots ne sont que des prototypes.
- Et alors ?
- Les fuyards en ont déjà détruit deux.
- Hein ? Pardon ? J'ai cru entendre que deux robots avaient été détruits. Mais j'ai dû mal comprendre...
- L'un a été fracassé contre un mur de la prison avec une liane, et le second a été électrocuté. Il tenait une assiette bizarre entre les pinces.
- ...
- Oui, monsieur.
- ...
- Venez, monsieur. Je vais vous préparer votre thé au tilleul quotidien. Vous serez riche et puissant une autre fois. "


Le méchant robot poursuivait toujours Igor. Il émettait des bips et des cliquetis inquiètants... La course semblant fatiguer l'être organique. Igor tourna et prit une rue à gauche. Le robot bifurqua aussi, à angle droit parfait. Et soudain s'arrêta. Stop ! Celui qu'il suivait n'était plus là.
La rue devant lui est droite, longue, le prochain embranchement se trouve à une distance mathématiquement trop éloignée pour que la cible, en gardant une vitesse constante par rapport à celle analysée depuis le début de la course, ait pu l'atteindre avant qu'il ne l'ai vu. Son cerveau mécanique n'y comprend plus rien. Il avance en marche lente, déboussolé. La cible s'est volatilisée. Incompréhensible... Impossible... Illogique... Des calculs de probabilités s'enchainent dans son disque dur.
Quand le robot s'est tout à fait éloigné, Igor enlève sa perruque brune. Sandy apparait à son tour, dans la cadre d'une fenêtre qu'elle ouvre, puis elle saute en bas. Elle chuchotte :
" Igor ! Je crois que je l'ai semé. Et toi ?
- J'ai déjoué son intelligence artificielle avec ma perruque. Il ne m'a pas du tout reconnu ! C'est très bête, un robot, en fait...
- Eurk. Mais qui est le nul qui t'a vendu ça ? Cette fourrure est affreuse...
- Quoi ?! C'est un cadeau !
- De qui ?
- Du chapelier fou.
- C'est super moche. On devrait t'arrêter pour crime contre la mode...
- Au début, ça fait bizarre, et puis on s'habitue.
- ...
- Pourquoi ? J'ai l'air d'un crétin ?
- Carrément. "

MisterZero

Toujours bien ton histoitr.
Continue.

J'adore cet épisode.
Et j'apprécie énormément ton utilisation des références au jeu - qui devenaient moins nombreuses ces derniers temps.

Je te remercie également pour ta remarque sur la procrastination, qui s'avère extrêmement appropriée pour la situation dans laquelle je suis.