


Pendant qu'ils reprennaient calmement leur souffle sur le bord d'une fenêtre en forme de rectangle, Sandy songea à quelque chose qui lui avait échappé.
" Dis, Igor ?
- Mmh ?
- Je ne savait pas que tu avais des notions de combat rapproché.
- Euh... C'est que je ne m'en suis jamais servi, c'est tout. Pourqoui cette question ?
- Tu n'as jamais attaqué un fruit au corps-à-corps...
- Oh mais ça c'est différent ! Les fruits étaient ensorcelés à la méthode Tuberculoz ; si je les touchait, c'était moi qui recevait l'énergie de mon propre coup. Alors que les bombes à neige... hé hé... ça, c'était efficace.
- Pourquoi tu n'en a pas utilisé sur lui, alors ?
- J'avais envie de taper dans quelque chose."
Oui, une chose était sûre, ce gentil petit bonhomme de neige avait beaucoup changé.
Bien au-dessus d'eux, presque dans les nuages mais là où il y a encore de l'oxygène, dans les étages les plus hauts, plus hauts même que le sommet de la pyramide du Panthéon, le prince avait fait créer sa propre salle de trône, apportant sa touche personelle au sanctuaire ancestral. D'ailleurs, le sanctuaire avait tellement été reconstruit, complété, amélioré par d'autres avant lui, que le sanctuaire ne ressemblait même plus à un sanctuaire. Satisfait de son travail, il admirait la forêt au pied de l'édifice, les falaises à l'horizon, les nuages impassibles qui tendaient sur le gris, toute la vue que pouvait donner sa fenêtre. Ce n'était pas vraiment une fenêtre cependant, c'était plutôt un mur manquant avec une vitre. La pièce était parfaitement carrée. Des bougies allumés était posées à même le sol à différents endroits. De l'eau ruisselait au plafond, sans tomber, en formant un lac mouvant défiant les lois de la gravité. Partout sur les murs, des rochers en forme de piques jaillisaient comme des lances à travers les parois. Grace à son arme secrète, le prince avait fabriqué cette grande salle en moins de cinq minutes, mais ça lui avait pris une sacrée énergie. Il fabriquera son trône le lendemain. Il tourna la tête car quelqu'un arrivait. Ce n'était pas un de ses serviteurs, sinon il aurait entendu des bruits de pas. Non. C'était Tuberculoz, qui avait la pitoyable manie de léviter sur le sol...
Le dialogue qui suivit se déroula entièrement en dialecte Zaelesh, la langue des Bobbles déchus, mais dans un souci de confort pour les lecteurs, nous allons le traduire.
" Excusez-moi, Altesse, mais nous devons parler, s'inclina le magicien.
- Tiens donc... s'étonna faussement le prince. Tuberculoz. Quelle bonne surprise ! Je ne m'y attendais pas.
- Nous avions un marché. Je l'ai respecté. J'attend toujours ma récompense !
- Pas si vite, sorcier... dicta-t-il de sa voix grave. Le marché que nous avons établi ne prendra fin que lorsque tout cela sera terminé, tu es d'accord, n'est-ce pas ?
- Non !
- Pourquoi tant de haine, soudainement ?
- Mais ce n'est pas de la haine, c'est de la contrariété. Et je...
- Ne discute pas, nous nous sommes entendus pour que tu regagnes tous tes pouvoirs uniquement quand j'aurai réussi à maitriser totalement les miens.
- C'est-à-dire ?
- Quand j'aurai conquérit la planète.
- J... je ne peux pas attendre.
- Oh, ne t'inquiète pas, nous allons te les rendre un par un, progressivement. Nous avons toujours besoin de toi.
- Grrr... Qu'est-ce que je vais devoir faire encore ?
- Tu vas toi-même te charger de vaincre cet ennemi qui jadis te préoccupais tant.
- Igor ?
- Tout à fait. Tu as perdu de nombreux sortilèges quans il t'a terrassé il y a longtemps, mais je t'en ai offert de nouveaux. Tu vas pouvoir les essayer contre ce bonhomme de neige qui se revèle assez tenace, je l'avoue. Je te doit bien ça car tu as un peu aidé à ma resurrection.
- Aidé ?! J'ai carrément tout fait le travail !
- Ne discute pas. Tu ne peux rien contre moi, alors ne tente aucne rebellion ou il t'en coutera cher... A partir de ce jour, je t'inderdit d'être désagréable ou de me désobéir. Ne t'avise pas de t'enfuir de ce lieu. Et mainteneant, va, part à la chasse au bonhomme de neige. Moi, j'ai du travail."


